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21 juin 2014

Randonnée en Mongolie - 2 : Rencontres

Après l'arrivée en pays mongol, voici venu le temps des rencontres avec le peuple nomade, sa culture, son univers et bien sûr ses chevaux.


Première nuit en yourte et découverte du chauffage central mongol : allumage et démarrage express du poêle à minuit, jusqu’à consommation totale du bois avant redémarrage à 7h du matin. Très chaud ou très froid, à nous de choisir ! 


Karakorum
La musique locale nous accompagne de nouveau ce matin dans les 4X4. Nous rencontrons le mini-Gobi en pleine splendeur, les chevaux viennent boire là où les dunes de sables cèdent la place à de petits lacs provisoires. Lacs qu’il faut traverser à gué, mais que nos chauffeurs négocient avec l’habileté née de l’expérience. On retrouve aujourd’hui la route pour une paire d’heures, ou plutôt l’autoroute, puisqu’il faut payer le péage pour atteindre Karakorum. Karakorum, ancienne capitale de l’homme du millénaire, le conquérant Genghis Khan, aujourd’hui simple bourgade aux maisons de bois aux toits multicolores. Au travers des palissades, on distingue souvent la yourte qui ne manque pas de  côtoyer chaque maison.



Au marché
Il est un endroit où l’on rencontre mieux la culture de l’autre, un endroit qui bouillonne d’activité et d’instants partagés. Le marché, lieu universel d’échanges, cœur de ville et de vie. Lieu surprenant si il en est, fait de récup’ et d’astuce : containers métalliques en guise de boutiques, tenues par ces dames tandis que messieurs jouent dans les allées sur des billards de bois qui ont connus toutes les intempéries. Ici on trouve tout, vivres, vêtements, jeux, téléphones portables, matériel de soin aux chevaux... même un cordonnier. Pour les envies de grignotage, ce sont des pignons de pin dans leur coque qui sont vendus ici. Là un mur de brique dissimule habilement ce qui fut un wagon de train et est probablement aujourd’hui un restaurant. Nul marché ne mérite ce nom sans ceux qui l’animent : ici, ce sont les nomades au teint halé et aux traits tirés par le soleil et le vent, del sur le dos et bottes de cuir aux pieds. Parfois, un casque de moto couronne une tête aux cheveux gris.


Vêtements, chaussures, sous-vêtements: tout est là!


Les courses sont faites, kilos de pâtes et quartier de viande. De l’autre coté de la colline sont installés nos deux insectes à quatre roues, posés seuls au milieu de la vallée : nous rentrons au camp, si proche et pourtant si loin, affronter les assiettes volantes pour notre premier repas de randonneurs dans le vent mongol.


Cet après-midi, c’est une autre facette de la ville que nous découvrons : le temple d’Erdenzuu, devenu musée, et ses vendeurs de souvenirs « made in China » installés devant l’entrée. Grande espace entourés d’un mur de 108 stupas, nombre sacré. Plusieurs bâtiments qui renferment en leur sein des trésors de couleurs, magnifiques bouddhas dorés et les gardiens effrayants qui entourent les portes. Près du temple, une tortue de pierre marque la limite de l’ancienne ville de Karakorum.

Même les temples ont leurs chevaux


Ce soir, voici enfin le moment que nous attendions tous : il y a du mouvement là bas au loin, les éleveurs nomades arrivent ! Ils sont deux, le del, long manteau traditionnel, sur le dos, chapeaux vissés sur la tête, visages tannés par la vie au grand air, et sourires à faire fuir quiconque n’a pas encore appris à les connaitre. Et ils n’ont pas fini de nous surprendre ! Chacun mène 4 ou 5 chevaux en longe, attachés l’un au licol de l’autre. Qu’ils sont petits ces chevaux ! Ils peuvent vraiment nous porter ? La nuit tombe sur la steppe, seuls les chevaux sont là pour observer ces drôles de rochers mouvants où les hommes vont se cacher pour la nuit.



Voici enfin venus ceux que nous attendions tant!


         C’est ainsi que le vent nous surprendra au milieu de la nuit. Je n’ose pas sortir, qui sait s’il ne prendrait pas à la tente l’envie de faire un petit voyage dans les airs. L’accalmie vient avec le matin et il faut alors ranger avant le retour du vent.

Entrée de la vallée de l'Orkhon
Selon les nomades, vent d’ouest annonce la pluie.  On a testé, on a vérifié : c’est la  neige horizontale qui donne le ton de cette matinée. Quand enfin elle cesse, nous bravons le vent pour rejoindre le monument à la gloire de Genghis Khan qui semble nous regarder de haut. Histoire d’un pays aux espaces infinis qui rêvait d’agrandir l’immensité. Le vent, froid et puissant, se maintient toute la journée. Il balaye sans cesse la plaine tel une main de géant, si bien que même les arbres s’abritent dans les contreforts des montagnes. Si les nomades et leurs chevaux l’affrontent sans ciller, nous ne sommes pas faits du même bois. Ce premier jour dans la vallée de l’Orkhon nous fera découvrir les joies du 4X4 tout-terrain… et des traversées de rivière à gué !


Dos au vent pour ces habitués des conditions météo extrèmes


Campement solitaire
Le soir venu, le vent souffle toujours autant.  Il est temps de s’arrêter, nous voilà chez des nomades. On ne les connait pas, mais ils nous accueillent chez eux spontanément. Ce jeune couple avec ses deux jeunes enfants nous laisse même leur yourte pour dormir, et rejoignent celle voisine de leurs parents. Autour de ces deux yourtes, toute la vie de cette famille. A côté du camion et de la moto, un chariot qui s’attèle au taureau et un vélo à roulettes sans roue arrière. Le troupeau de ces étranges animaux entre la vache et le yak, que père et fils vont chercher pour la nuit. Les chèvres et les moutons seront rentrés ce soir, et les chiens veillent farouchement sur leur troupeau et leur territoire. Et cette nuit, la présence du poêle est appréciée à sa juste valeur.


Vie nomade 


Après les découvertes de nos amis nomades et leurs chevaux, la prochaine journée verra enfin le moment tant attendu, notre première mise en selle sera pour le lendemain de cette nuit venteuse. A découvrir dès maintenant par ici.

Retrouvez aussi tous les articles sur mon voyage en Mongolie: récits et conseils.

3 commentaires:

  1. Réponses
    1. Oui je conseille la Mongolie sans hésitation à ceux qui auraient la possibilité de partir! Même moi, j'ai envie d'y repartir quand je relis ces souvenirs.

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