Après l'arrivée en pays mongol, voici venu le temps des rencontres avec le peuple nomade, sa culture, son univers et bien sûr ses chevaux.
Première nuit en yourte
et découverte du chauffage central mongol : allumage et démarrage express
du poêle à minuit, jusqu’à consommation totale du bois avant redémarrage à 7h
du matin. Très chaud ou très froid, à nous de choisir !
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Karakorum |
La musique locale
nous accompagne de nouveau ce matin dans les 4X4. Nous rencontrons le mini-Gobi
en pleine splendeur, les chevaux viennent boire là où les dunes de sables
cèdent la place à de petits lacs provisoires. Lacs qu’il faut traverser à gué,
mais que nos chauffeurs négocient avec l’habileté née de l’expérience. On
retrouve aujourd’hui la route pour une paire d’heures, ou plutôt l’autoroute,
puisqu’il faut payer le péage pour atteindre Karakorum. Karakorum, ancienne
capitale de l’homme du millénaire, le conquérant Genghis Khan, aujourd’hui
simple bourgade aux maisons de bois aux toits multicolores. Au travers des palissades,
on distingue souvent la yourte qui ne manque pas de côtoyer chaque
maison.
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Au marché |
Il est un endroit où
l’on rencontre mieux la culture de l’autre, un endroit qui bouillonne
d’activité et d’instants partagés. Le marché, lieu universel d’échanges, cœur de
ville et de vie. Lieu surprenant si il en est, fait de récup’ et
d’astuce : containers métalliques en guise de boutiques, tenues par ces
dames tandis que messieurs jouent dans les allées sur des billards de bois qui
ont connus toutes les intempéries. Ici on trouve tout, vivres, vêtements, jeux,
téléphones portables, matériel de soin aux chevaux... même un cordonnier. Pour
les envies de grignotage, ce sont des pignons de pin dans leur coque qui sont
vendus ici. Là un mur de brique dissimule habilement ce qui fut un wagon de train
et est probablement aujourd’hui un restaurant. Nul marché ne mérite ce nom sans
ceux qui l’animent : ici, ce sont les nomades au teint halé et aux traits
tirés par le soleil et le vent, del sur le dos et bottes de cuir aux pieds.
Parfois, un casque de moto couronne une tête aux cheveux gris.
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Vêtements, chaussures, sous-vêtements: tout est là! |
Les courses sont
faites, kilos de pâtes et quartier de viande. De l’autre coté de la colline
sont installés nos deux insectes à quatre roues, posés seuls au milieu de la
vallée : nous rentrons au camp, si proche et pourtant si loin, affronter
les assiettes volantes pour notre premier repas de randonneurs dans le vent
mongol.
Cet après-midi, c’est
une autre facette de la ville que nous découvrons : le temple d’Erdenzuu,
devenu musée, et ses vendeurs de souvenirs « made in China »
installés devant l’entrée. Grande espace entourés d’un mur de 108 stupas,
nombre sacré. Plusieurs bâtiments qui renferment en leur sein des trésors de
couleurs, magnifiques bouddhas dorés et les gardiens effrayants qui entourent
les portes. Près du temple, une tortue de pierre marque la limite de l’ancienne
ville de Karakorum.
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Même les temples ont leurs chevaux |
Ce soir, voici enfin le moment que nous attendions
tous : il y a du mouvement là bas au loin, les éleveurs nomades
arrivent ! Ils sont deux, le del, long manteau traditionnel, sur le dos,
chapeaux vissés sur la tête, visages tannés par la vie au grand air, et
sourires à faire fuir quiconque n’a pas encore appris à les connaitre. Et ils
n’ont pas fini de nous surprendre ! Chacun mène 4 ou 5 chevaux en longe,
attachés l’un au licol de l’autre. Qu’ils sont petits ces chevaux ! Ils
peuvent vraiment nous porter ? La nuit tombe sur la steppe, seuls les chevaux
sont là pour observer ces drôles de rochers mouvants où les hommes vont se
cacher pour la nuit.
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Voici enfin venus ceux que nous attendions tant! |
C’est ainsi que le vent nous surprendra au milieu de la
nuit. Je n’ose pas sortir, qui sait s’il ne prendrait pas à la tente l’envie de
faire un petit voyage dans les airs. L’accalmie vient avec le matin et il faut
alors ranger avant le retour du vent.
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Entrée de la vallée de l'Orkhon |
Selon les nomades, vent
d’ouest annonce la pluie. On a testé, on
a vérifié : c’est la neige horizontale qui donne le ton de cette
matinée. Quand enfin elle cesse, nous bravons le vent pour rejoindre le monument
à la gloire de Genghis Khan qui semble nous regarder de haut. Histoire d’un
pays aux espaces infinis qui rêvait d’agrandir l’immensité. Le vent, froid et
puissant, se maintient toute la journée. Il balaye sans cesse la plaine tel une
main de géant, si bien que même les arbres s’abritent dans les contreforts des
montagnes. Si les nomades et leurs chevaux l’affrontent sans ciller, nous ne
sommes pas faits du même bois. Ce premier jour dans la vallée de l’Orkhon nous
fera découvrir les joies du 4X4 tout-terrain… et des traversées de rivière à
gué !
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Dos au vent pour ces habitués des conditions météo extrèmes |
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Campement solitaire |
Le soir venu, le vent
souffle toujours autant. Il est temps de
s’arrêter, nous voilà chez des nomades.
On ne les connait pas, mais ils nous accueillent chez eux spontanément. Ce
jeune couple avec ses deux jeunes enfants nous laisse même leur yourte pour dormir,
et rejoignent celle voisine de leurs parents. Autour de ces deux yourtes, toute
la vie de cette famille. A côté du camion et de la moto, un chariot qui
s’attèle au taureau et un vélo à roulettes sans roue arrière. Le troupeau de
ces étranges animaux entre la vache et le yak, que père et fils vont chercher
pour la nuit. Les chèvres et les moutons seront rentrés ce soir, et les chiens
veillent farouchement sur leur troupeau et leur territoire. Et cette nuit, la
présence du poêle est appréciée à sa juste valeur.
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Vie nomade |
Après les découvertes de nos amis nomades et leurs chevaux, la prochaine journée verra enfin le moment tant attendu, notre première mise en selle sera pour le lendemain de cette nuit venteuse. A découvrir dès maintenant par ici.
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ça donne envie *_*
RépondreSupprimerOui je conseille la Mongolie sans hésitation à ceux qui auraient la possibilité de partir! Même moi, j'ai envie d'y repartir quand je relis ces souvenirs.
SupprimerJ'adore!!!
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