Voici le récit d'un voyage vers l'univers du peuple cavalier, à la rencontre d'une autre culture. Quoi de plus approprié pour partager la vie des nomades que de visiter leur pays du dos de leurs chevaux. Un voyage à la fin du mois de mai 2012, dans la vallée de l'Orkhon, quand le printemps vient doucement réchauffer les steppes.
Premiers contacts
Une envie, une idée, une occasion.
C’est ainsi que tout commence. Une envie telle un rêve de cheval, une occasion
qui s’offre à moi, et une idée qui s’invite et qui s’installe. Pourquoi pas
partir si loin là-bas, où le cheval est comme le souffle de la vie, là où les
steppes s’ouvrent à ceux qui veulent bien les rencontrer, où l’on vit encore
comme autrefois. Alors c’est décidé : je pars en Mongolie !
Et voilà le
moment venu, en un coup de vent les semaines ont passé et le jour du grand
départ est arrivé. Je vais enfin savoir ! Inquiétude de l’inconnu, mais
espoir de moments uniques. La valise est bouclée grâce à l’art magique du
rangement que seule maîtrise ma maman.
Aéroport, première rencontre :
tiens, voilà 4 messieurs qui parlent d’Oulan-Bator. Combien ici vont au même endroit
que moi, et avec une « bombe » dans leurs sacs… Je les reverrais
bientôt.
Décollage. On
traverse les nuages pour se retrouver au dessus. Survol d’un océan de coton,
d’une blancheur éblouissante. Semblable à un continent recouvert de neige
immaculée, plaines et montagnes irrégulières, entrecoupées parfois d’une
fenêtre laissant entrevoir la Terre en contrebas. Envie d’une sieste sur cet
océan de légèreté. Bon voyage.
Départ vers un
autre monde, décalage immédiat, ouverture vers la nouveauté. Voici Moscou,
forêts d’arbre à perte de vue lors de la descente et aéroport rugissant de
modernisme. Je rencontre ici mes camarades de voyage, les quelques Français
courageux qui partent un pays si différent du leur : Marion, Alain,
Jean-Pierre, Jean-Paul et Frédéric. Un verre pour briser la glace et nous voilà
repartir en direction du soleil levant qui colore le ciel comme pour nous
souhaiter la bienvenue.
Et soudain un
autre monde salue notre arrivée.
Aéroport désert,
niché au sein de plaines et de montagnes ocre, couleur de la terre aride qui
les recouvre, comme posé au milieu de nulle part. Après avoir franchi les
contrôles dans ce décor d’un autre âge, nous découvrons que nous sommes
attendus. Six personnes seront aux petits soins pour nous six pour les 15 jours
à venir, et quatre d’entre eux sont ici : Mende et Kischke, nos deux
chauffeurs de 4X4 experts en traversées délicates, Bagii, le cuisinier à
l’épreuve des éléments, et Ash, notre interprète qui facilite bien la
communication entre nous tous.
C’est parti pour notre première
étape : nous découvrons LA route, unique
trait de goudron rectiligne qui semble mener droit vers nulle part. Elle
offre à nos regards la Mongolie, pays aux milles visages. En quelques instant,
bien loin déjà la capitale, que nous n’avons fait qu’effleurer par sa banlieue
matinale. Les troupeaux, moutons et chèvres, par centaines en libertés, tapissent
plaine et flancs de montagne. Parfois vaches et chevaux efflanqués traversent à
leur gré et rappellent à tous qu’ici leur territoire se joue des limites des
hommes. Le décalage horaire attire le sommeil, mais la fascinante magie des
paysages l’entrecoupe d’instants beauté. Plaines et collines forment un décor
sans cesse renouvelé, la verdure trouve peu à peu sa place, terres ocre qui cèdent
face au vert hésitant de l’herbe rase à perte de vue. De courts buissons
s’imposent pour encadrer la rivière. Montagnes vertes, puis roc à nu. Petit à
petit, la présence de l’homme s’efface, pour ne resurgir que par une ville
croisée par surprise, une seule en 300 km. Plus de lignes électriques… Seules
des yourtes isolées, posées comme des ovnis blancs dans le paysage, nous rappellent
les gardiens des troupeaux croisés tantôt à cheval, tantôt à moto, et souvent
l’un et l’autre côte à côte, mélange de
modernité et de tradition qui symbolise si bien ce pays. Premier arrêt et
soudain je suis seule au monde, personne à l’horizon dans un univers qui
s’étend pourtant autour de moi. Liberté. Émerveillement.
Cinq heures sur cette
route qui est devenue notre alliée, et soudain nous la quittons. Sans prévenir,
la piste nous emmène vers le désert, celui que l’on surnomme le Mini-Gobi. Dans
un écrin bien abrité par des montagnes rocheuses, voici le camp de yourtes qui nous
accueillera ce soir. Révélation : un arbre. Voilà donc ce que la route
m’avait fait oublier : c’est le premier que je vois depuis mon arrivée en
ce pays et pourtant j’avais déjà oublié qu’ils m’avaient manqués.
Quoi de mieux
pour voir ce qui nous entoure que d’affronter cette montagne qui nous toise et
nous nargue. 275m de dénivelé. Et le vent, froid, surprenant, puissant,
permanent. Mais c’est pays vivant qui se découvre par cette escalade, étape par
étape. En bas, les buissons fleuris qui détrompent ce nom de
« désert ». Là ! Une vache et son petit en train de brouter,
isolés : mais par quel miracle ont-ils bien pu arriver là ? Et les
fleurs, partout, jaunes, bleues, violettes, petites mais battantes, qui créent
des taches de couleur dans ce paysage vert et ocre. Au sommet, c’est un
panorama à 360 degrés qui s’offre à nous, et pas deux degrés qui se ressemblent.
De chaque coté où je me tourne, le monde change : steppe, sable, eau,
vallée, montagne, … Et là, en bas, nos yourtes ! Pas de mots pour la décrire,
mais j’ai le souffle coupé devant cette immensité.
Horizon, Infini |
Déjà la rencontre d'un pays, qui nous met des étoiles dans les yeux. Seule nous reste dès lors l'impatience de rencontrer nos chevaux et leurs éleveurs. Peut-être au prochain épisode...
Retrouvez aussi tous les articles sur mon voyage en Mongolie: récits et conseils.
Un vrai rêve... Qui va directement sur ma liste de voyages pour 2015!! C'est magnifique. J'ai hâte de découvrir cet endroit merveilleux. Merci de partager vos aventures, c'est passionnant de vous lire.
RépondreSupprimerMerci! La Mongolie est vraiment un pays unique, à découvrir tant pour ses paysages que pour son peuple.
Supprimer