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4 décembre 2014

Un samedi aux couleurs de l'automne: à cheval en Normandie - 1

Il y a si peu de temps, il y a déjà un moment, quand l'automne aux mille nuances eu posé son pinceau sur les terres de Normandie, je suis partie explorer ce pays du cheval et sa forêt, à dos d'Islandais et en bonne compagnie. L'un de ces voyages qui nous rappellent à quelle point notre France est belle...






Le blond Reyk
Un samedi pas tout à fait comme les autres. Réveil aux aurores, petit-déjeuner aux saveurs de la richesse normande, et départ matinal à cheval. R
encontre avec Reyk, un blond parmi les blonds, difficile à reconnaître, sauf une fois équipé de son filet-licol orange flashy. Départ d'un pas plein d'énergie, et tout de suite la musique métallique résonne, qui nous accompagnera tout au long du voyage, celle des sabots ferrés sur le sol. Un petit coin de Normandie, une vallée au calme, une écurie baignée par la rivière. Nous voyageons dans la vallée, sur les routes calmes pour retenir un dernier instant la civilisation, la terre autour de nous s'élançant vers le ciel comme pour nous offrir un cocon. Je découvre alors avec étonnement que le sommet d'une colline peut servir de garage à charrette.

Nous retrouvons l'eau qui chante à nos oreilles depuis notre départ, et nous défie de la traverser. Défi relevé sans nous mouiller. Calme incroyable des Islandais à la traversée d'un pont d'un mètre de large, qui tremble et résonne, métal du tablier contre métal des sabots ferrés. Plus loin, un pont sans même un parapet, et les oiseaux pris de folie qui traversent le chemin presque sous nos pieds.

Premier trot confortable le long d'un chemin, pour qui sait éviter les branches tombées, et pause les pieds (ou plutôt les sabots) dans l'eau. Cette sensation étrange d'être emportés quand l'eau autour de nous nous double de vitesse.


Et déjà nous nous éloignons entre les maisons, la montée de la colline qui ouvre l'horizon, et la route qui serpente devant nous. La forêt qui soudain nous salue à la sortie du village, soulignée par le soleil. D'abord un chemin ombragé pour la longer au trot allongé, quand le soleil rasant d'un matin d'automne se mêle à la brume pour sublimer le calme d'un pré semé de vaches. Le brouillard qui nous gardait dans le cocon du réveil doucement se lève.

Sabots qui sonnent ou qui froufroutent dans le tapis de feuilles, douce berceuse au rythme du pas. Forêt surprenante et ondulée, chemins cachés et raides montées. Galops aussi, avec un cheval qui voudrait me tromper de chemin, allure régulière, et parfois drôles d'erreurs de trajet.

Retour à l'écurie pour pause pique-nique ensoleillée au son de la rivière.

Après-midi, longue montée goudronnée, cheval qui n'a que faire des chiens hurlants ou des plaques sur le sol. Alors la forêt, parfois haute hêtraie, géants cloués au sol et qui se tendent vers le ciel et font prendre de l'altitude au regard. Les plus majestueux des hêtres ont l'espace pour eux, nulle concurrence n'ose s'approcher de ces ancêtres respectés pour les défier. Parfois rangées rectilignes d'arbres moins élevés, branches qui se tendent dans les allées comme une échappatoire vers plus de liberté, cris silencieux d'une fuite face à une vie trop bien rangée, troncs qui dansent une danse entrelacés.



Et soudain, au détour d'un chemin, dans un sous-bois lumineux, la forêt sous la caresse du vent nous offre une pluie dorée et doucement virevoltante, féerie privilège de la sérénité d'automne.


Le filet-licol, au top pour brouter pendant les pauses
Oh, ces longs galops. S'élancer librement sans obstacles dans le cœur accueillant de la forêt, lui et moi et elle en un instant suspendu, et le son de dizaines de sabots qui se mêlent et s’entremêlent et chantent le vitesse et le temps.

Les allées secrètes et couvertes, haies à notre honneur.

La nature s'est faite peintre en cette saison. Tout en douceur, à grands coups de pinceaux feuillus, elle arrange les ors, les bruns, les orangés et les verts éteints, impressionniste d'un tableau vivant.




Quand soudain le forêt cède la place à la vallée, c'est avec grands regrets. Elle surveille des hauteurs les toits qu'elle surplombe, et tend une main griffue et épineuse, dernière preuve de résistance.


Et les chevaux d'un calme olympien retrouvent la route musicale, une mélodie poétique au rythme animal qui toujours nous accompagne.

Terminer la journée à la grande tablée, dans la chaleur des rires, avec un bœuf au cidre succulent, mijoté patiemment pendant que nous découvrions la forêt.


Et s'endormir avec les oreilles qui résonnent encore de cette marche berceuse aux sonorités islandaises.



C'était une douce journée d'automne, une journée pas monotone, une petit samedi à cheval, et comme je vous l'avais promis à votre demande, un article sur l'exploration d'un autre coin de France. Retrouvez d'autres images et récits de ce week-end en Normandie par ici.

Et vous, avez-vous découvert l'automne à cheval?


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12 commentaires:

  1. Comme c'est magnifiquement décrit !!! Quelle poésie dans ce récit aux douces couleurs automnales.

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    1. C'était un voyage qui se prête à la poésie, tu ne crois pas?

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    2. Tout à fait, ça reflète bien tout ce qu'on a ressentit et ce qu'on a pu voir.

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  2. Je veux revoir ma normandie :'( super article !

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  3. Merveilleux ce récit! J'adore "les herbes qui frourouttent" :D
    J'avais vraiment de vivre cette balade avec toi, et c'est vraiment ce qui me manque le plus à cheval, explorer des coins de nature et galoper dans la forêt, profiter de pauses broutting... On en veut d'autre des articles comme celui-ci !

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    1. Merci! C'est vrai, il y a toujours quelque chose de particulier à explorer le nature avec un cheval, un "petit plus".

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  4. Tu réussis toujours à me faire voyager avec toi, c'est génial !
    Très bel article :).

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  5. La douce musicalité de cette randonnée est venue tinter à mes oreilles... comme si j'y étais... Quel beau récit !

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  6. Les images et le texte sont magnifique ! J'aime beaucoup ! Tout ce vert, ça fait rêver !

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