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26 mars 2015

Le Naadam, un concentré de l'âme mongole - Randonnée en Mongolie 7

Le Naadam, la fête annuelle emblématique de la Mongolie. Moins connus que cette fête nationale, il existe aussi des Naadams régionaux, à plus petite échelle mais pourtant très impressionnants. C'est à l'un de ces Naadams que j'ai eu l'occasion d'assister de façon impromptue lors de mon voyage. Un concentré de culture mongole dont j'ai eu la chance d'avoir un aperçu.



Après une journée à destination des sources chaudes, voici le souvenir de cette journée particulière, conclusion en beauté d'une randonnée à cheval magique. (Astuce: Cliquez sur les photos pour les agrandir)



La table du petit-déjeuner

Les sources chaudes étaient au bout du monde, au bout du petit monde d’une vallée vivante traversée l’espace d’une demi-journée. C’est donc ainsi que, le lendemain, le chemin du retour nous mène de nouveau vers les steppes semées de roches volcaniques de la vallée de l’Orkhon, offertes comme des bras ouverts aux quatre vents au sortir de notre cocon montagneux. La pause est l’occasion de montrer que chacun a adopté les coutumes locales : quelle meilleure position pour se reposer qu’allongé sur le sol, appuyé sur un coude ou parfois les genoux d’un voisin.



La pause pour les chevaux...

... et les cavaliers!

Pause avec vue

Nulle fatigue pourtant chez nos étonnants petits chevaux, qui traversent sans fléchir ces immenses espaces d’un trot régulier. Vers midi, nous observons un étrange défilé : voitures chargées de famille entières, jeunes cavaliers sur des chevaux rapides, motos… Parfois même les uns et les autres vont ensemble, tel ce motard qui mène un cheval en longe derrière lui. Un par un ou par petits groupes, ils semblent unis vers un même objectif. Renseignements pris, une fête régionale du naadam aura lieu dans l’après-midi près d’ici. Une occasion à ne pas manquer, et nous gagnons le lieu de cette fête à travers un labyrinthe de roche. Si nous nous demandons parfois où nous allons au cœur de ce dédale, les nomades eux nous mènent infailliblement à bon port : il y a du mouvement sur la montagne en face de nous.


Parfois, on croise une ville aux toits colorés dans la steppe

Labyrinthe rocheux

De là-haut, le panorama est grandiose. Derrière nous, le labyrinthe rocheux que nous venons de traverser se révèle dans sa complexité. Et devant, une grande plaine s’étale à perte de vue, plus d’accidents de terrain ici, juste une région plane idéale pour rassembler hommes et troupeaux. Un troupeau immense de chevaux y est réuni, en ordre dispersé pour l’instant. Plus de 300 chevaux selon les organisateurs ! Au centre, c’est un ovni multicolore qui est posé. Une tente colorée, minuscule au cœur de cet espace, vue de si haut, perdue dans l’immensité. Elle est pourtant l’âme de cet évènement, le lieu où les concurrents du naadam peuvent venir s’inscrire. Le temps d’un repas, nous la voyons progressivement s’animer, s’organiser, attirer et regrouper chevaux, voitures et motos pour créer un lieu de spectacle vivant.


Immensité vertigineuse. Le petit attroupement à gauche, c'est la tente
et les points noirs à droite sur l'herbe verte, ce sont les chevaux.

La descente à pieds vers cette tente transforme en l’approchant les fourmis observées à distance en un ballet d’hommes et de chevaux, comme si nous étions soudain happés par la réalité de ce lieu. La steppe s’anime et grouille de la vie des nomades réunis en ce jour. Face à la tente, les voitures sont sagement alignées pour jouir du spectacle à venir. De l’autre coté, un alignement d’hommes nomades en del traditionnel forme l’autre coté de l’allée.


Quand les hommes créent une allée.

Remise en perspective

Première épreuve : le troupeau de chevaux est lancé au grand galop au centre de cette allée improvisée. Les cavaliers passent deux par deux. Objectif : attraper au milieu de la cavalcade un des chevaux en liberté, à l’aide d’une grande perche de plusieurs mètres terminée par une boucle de corde. Ceci en étant soi-même  à cheval et en démarrant de l’arrêt. Et attraper un cheval ne suffit pas, il faut aussi le stopper dans son élan et l’arrêter … ce qui peux prendre quelques centaines de mètres ! Le sol résonne lorsque passe le troupeau lancé dans un rythme effréné. Bientôt les chevaux en liberté sont partout, devant, derrière nous, tout près ou partis bien loin chercher un lieu plus calme. Nombreux sont les cavaliers à se lancer dans l’épreuve, vague après vague de chevaux, juments et poulains, mais peu réussissent.


Un cavalier prêt pour l'épreuve, avec sa perche, l'urga

Certains partent chercher le troupeau de chevaux: ils arrivent

C'est parti!

Deuxième épreuve : rodéo sur un jeune cheval non débourré. C’est le public, en cercle, qui délimite l’espace. Parfois très près des chevaux, si près qu’il faut s’écarter d’un bond pour ne plus être dans le chemin d’un jeune animal énervé.


Même pas peur!

Enfin, la dernière épreuve que nous observons : une urga, la perche utilisée plus tôt pour attraper les chevaux, est posée au sol. Il suffit de la ramasser… lancé au grand galop sur son cheval. Il faut un talent de voltigeur pour réussir. Mais bientôt nous laissons ce fourmillement de vie pour retrouver le calme de la steppe et le bonheur d’être à cheval avec l’espace devant nous, la liberté en nous et les montagnes pour toile de fond.


Quelle souplesse!

Nous installons notre bivouac de ce soir, surplombant le coude d’Uurt, sur l’Orkhon. Il est temps de partager un dernier « tortoï » et déjà les éleveurs nomades nous quittent sur un départ en beauté. Nos chevaux sont lâchés en liberté et prennent d’eux-mêmes au galop le chemin de leur maison. Et sur un dernier salut, les nomades partent quelques minutes plus tard, pour les suivre au grand galop, et disparaissent très vite à l’horizon.


Un dernier au revoir à nos guides, souvenir doux-amer.
Pour nous tenir compagnie cette nuit, ce sera concert d’aboiements. Nous avons, comme presque chaque soir, notre « chien de campement », attiré sans nul doute par nos restes qu’il pourra manger. Raison plus que suffisante pour lui de s’installer avec nous. Ici, les chiens sont laissés en liberté pour protéger les troupeaux, notamment des loups. Celui-ci reste avec nous cette nuit et nous protège en aboyant, répondant ainsi au chien du voisin.


C'est ainsi que s'achève la partie à cheval de mon voyage en Mongolie. J'aurais néanmoins la chance de voir ensuite des chevaux de Prjewalski avant de visiter la capitale. La fin du voyage que vous pouvez lire par ici.

Alors, qu'avez-vous pensé de ce Naadam? Est-ce ainsi que vous l'imaginiez? (Indice: pas moi!)



Retrouvez aussi tous mes articles sur la Mongolie ici.


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9 commentaires:

  1. La chance d'avoir assisté à ça ! Le texte fait voyager ! :)

    Combien de temps / combien de fois es-tu aller en Mongolie ?

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    1. C'était vraiment la conclusion en beauté du voyage! Je n'y suis allée qu'une fois (pour l'instant) en 2012, 15 jours dont 9 à cheval, mais c'est le genre de voyage qui marque!

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    2. J'adorerais y aller aussi !

      Mais les longs trajets en avion me font encore peur...

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  2. Pour avoir vu quelques beaux reportages sur la Mongolie, effectivement, le Naadam semble être un événement incontournable ! Quelle chance tu as eu de pouvoir y assister ! :)

    Et toujours de belles photos des paysages, je me régale !

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    1. Oui, c'était magique. Ce n'était pas LE Naadam qu'on voit dans les reportages, mais en même temps on devait être moins de 10 étrangers présents, donc il y avait vraiment un côté authentique!

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  3. Oula mais c'est super dangereux ça x) mais ça devait être cool à voir !
    à propos de voir, je vais arrêter de venir sur ton blog, je rage toute seule devant tes photos :'(

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    1. Euh oui, ça doit être carrément dangereux. Nous, on s'était mis à l'abri sur le toit des 4X4, c'était super pour la vue ^^
      Mais surtout n'arrête pas de venir sur le blog, je serais triste moi sinon!

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  4. Ah, si, c'est un peu comme ça que je me représentais cette fête ! Mais avec le rodéo sur le cheval sauvage en moins j'avoue, je pensais c'était plus propre à l'Amérique du Nord et du Sud :).
    La chance d'avoir ça ! ! ! Les reportages TV, ça ne vaut pas l'expérience "live..."

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    1. Moi au départ, j'avais surtout l'image des courses d'enfants, mais finalement il y a bien d'autres choses. Et le ressenti "en vrai" est en effet beaucoup plus intense qu'à le télé.

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