La Laponie en hiver, voilà bien un lieu qui stimule notre imaginaire. Mais là où nous en rêvons seulement, certains y vont. C'est le cas de mon amie Julie, Labinocline de Voyages à Lunettes, une passionnée de photographie qui aime voyager et nous fait découvrir une journée en Laponie, à cheval bien sûr.
C'est donc elle qui vous raconte aujourd'hui son voyage.
C'est donc elle qui vous raconte aujourd'hui son voyage.
Introduction :
La Laponie n’est pas seulement la patrie du père Noël, c’est une région sub-boréale qui s’étend du nord de la Norvège à la presqu’île de Kola en Russie, habitée par un peuple ; les Samis.
La Laponie je la connaissais en été, sa toundra et ses paysages désertiques tout au nord et sa taïga et ses forêts boréales quand on descend un peu vers le sud. Mais aujourd’hui c’est de la Laponie en hiver dont je vais vous parler, plus particulièrement je vais vous emmener en Laponie Suédoise tout près de Kiruna (connue pour sa mine et son hôtel de glace), où j’ai pu faire de nombreuses activités telles que le traineau à rennes et la motoneige, mais surtout (et sujet de ce blog) faire de belles balades à cheval, à dos de petits chevaux Islandais. Vous parler de ma semaine de vacances serait beaucoup trop long, alors j’ai décidé de vous parler d’une de mes journées, sans doute la plus belle tant bien au niveau du temps qu’au niveau équestre.
Une chaude matinée :
Ce matin le thermomètre s’affole, seulement 6 petits degrés en dessous de 0, on est bien loin des -30°C d’il y a 2 jours, en plus un soleil radieux daigne enfin montrer son visage ; c’est le moment de sortir prendre des photos avant de monter à cheval pour cette dernière journée du voyage.
Les chevaux mangent paisiblement sous un ciel débarrassé de ses nuages |
Je vais pouvoir me passer de ma sur-combinaison qui m’accompagnait ces derniers jours, la tenue de ski devrait suffire. Après une longue séance de photos pour profiter des belles lumières que nous donnent ce soleil rasant, je me dirige d’un pas réchauffé vers les écuries où doit nous retrouver notre guide. Ce matin c’est Kjölur qui me portera, il paraît que c’est le « biggest » de la troupe. Je prends son licol pour aller le chercher parmi ses compagnons, en plus d’être le plus grand, c’est aussi un grand joueur, il ne se laisse pas attraper comme ça ! Une fois « en-licoler » nous pouvons les panser à l’écurie. Pour une fois il n’y a pas de neige sur le dos de nos petits Islandais, par contre, c’est toujours aussi difficile de leur curer les pieds. Comment enlever un glaçon géant qui semble ne pas vouloir se déloger, bien calé entre les fers du cheval ? Et bien la technique ici c’est d’utiliser un petit marteau, si si, en plus du cure-pied. Ca y est, les pieds et les crins sont propres, la selle est sanglée, le filet est en position, nous pouvons partir.
Malgré mes après-ski, je monte sans problèmes sur le dos de Kjölur (c’est quand même beaucoup plus facile quand on n’a pas de sur-combinaison en plus). Et nous voilà sur le sentier principal, formé par le passage des motoneiges. Très vite nous nous en écartons pour arriver sur un chemin beaucoup plus escarpé, où seul un cheval de front peut passer. Les jambes de nos compagnons s’enfoncent dans la neige, celle-ci est un peu lourde et collante, ce n’est pas facile pour eux. Pourtant c’est sans difficultés qu’ils passent les creux et les bossent masqués par la couche épaisse de neige.
Nous traversons des sentiers escarpés, il ne faut pas quitter la route. |
Sur la trace des Elans :
Ici et là, des traces d’animaux viennent rompre l’uniformité du manteau blanc posé tel un drap sur la nature. Puis nous nous mettons à tölter, le pas accélère, mon petit Kjölur se met à trotter et c’est partit pour le galop dans la poudreuse. La neige, bien que lourde, amortie chacune de nos foulées. Légèreté, voici le mot qui me vient à l’esprit. Nous avançons avec douceur et rapidité entre les arbres qui bordent le chemin. Nous ralentissons, il y a quelque chose au loin qui attire notre attention, qu’est-ce que cela peut être ? Cachés derrière les arbres deux Elans nous regardent avec étonnement.
Un élan tapi dans la neige nous regarde passer |
Quels drôles d’animaux ! En cette saison ils ont perdu leur bois majestueux mais ils n’en restent pas moins imposants et impressionnants. Nous reprenons notre route pour ne pas trop troubler leur repos. Nous refaisons quelques foulées de tölt et de galop, avant de retourner à l’écurie, enfin presque, nous bifurquons juste avant pour lâcher les chevaux et faire quelques tours au galop à fond les ballons. Mon pauvre Kjölur n’arrive pas à rattraper les autres qui lui mettent quelques mètres dans la vue. Mais peu importe, l’important c’est de se défouler.
Mon petit Kjölur a bien galopé, son repos est bien mérité |
Nostalgie quand tu nous tiens :
Après le repas copieux et une petite pause reposante, je reprends la direction des écuries, ça sent la fin. C’est avec nostalgie que je retrouve Blida et la prépare. La nuit tombe. Nous partons faire notre dernière randonnée nocturne. Peu à peu le ciel s’assombrit, mais ce n’est pas la pénombre pour autant ; la neige vient illuminer notre chemin. Les étoiles apparaissent et scintillent dans le ciel. Ça a l’air d’être dégagé ce soir, on pourra peut-être observer une aurore boréale. C’est avec calme que nous nous enfonçons dans la forêt de bouleau pour la dernière fois. Nous contemplons le ciel, et nous arrêtons pour observer les animaux, difficiles à apercevoir dans ce clair-obscur. Puis après cette balade tranquille nous regagnons les écuries. Cette fois c’est bien terminé, le voyage s’achève. Je brosse une dernière fois ma jument avant qu’elle ne passe une bonne nuit au chaud. La nuit sera longue en discussions autour du repas, mais aussi à scruter le ciel en espérant qu’une aurore boréale montre le bout de son nez. Pour l’aurore boréale ce sera pour une prochaine fois, car oui, je reviendrai, je ne sais pas quand mais je reviendrai.
Dernier pansage, Blida est prête |
Petit conseils :
Si comme moi vous souhaitez découvrir ou redécouvrir la Laponie en hiver, vous trouverez quelques conseils en habillement par ici. Je ne saurai trop conseiller d’emmener en plus une bonne tenue de ski (et oui par -20°C il faut bien se couvrir) et de bons après-ski (et oui le cheval en Moon-Boots c’est possible). Là où j’étais ils fournissaient pas mal de matériel pour le grand froid notamment des grosses combinaisons, mais aussi les après-ski et des moufles super-chaudes spéciale équitation avec trois doigts. Alors convaincus ?
Une bonne tenue d'hiver pour supporter le froid |
Des moufles spéciales équitation qui tiennent bien chaud |
J'espère que ce voyage vous a plu! Et n'oubliez pas, il vous reste une semaine pour participer au grand concours organisé pour l'anniversaire du blog!