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6 août 2015

De la steppe à la ville - Randonnée en Mongolie 8

Après 10 jours passés à cavaler dans les steppes de Mongolie, le temps du départ était venu. Mais le retour à  la civilisation fait lui aussi partie intégrante du voyage. Souvenirs.
 
Le coude d'Uurt, dans la vallée de l'Orkhon

Ce matin, les rares courageux descendent un sentier escarpé pour rejoindre la rivière qui cache une source naturelle d’eau pétillante. Les autres, surplombant la vallée de l’Orkhon, admirent un magnifique panorama sur le coude d’Uurt, où la rivière, enserrée dans un profond lit de roche, s’oriente soudain vers d’autres horizons. Nous prenons en 4X4 la direction d’Oulan-Bator, avec les connaissances du terrain de nos guides comme seul GPS. Musique et chants mongols animent le trajet. Nous avons l’occasion d’emprunter une piste « 4 voies », où les 4X4 se coursent côte à côte, avant de rejoindre la route auprès d’une ville. 

Vue du bivouac du coude d'Uurt
Quand les courageux descendent à la rivière, les chauffeurs les observent

Progressivement, le paysage se transforme: les montagnes s’éloignent et s’abaissent pour n’être plus qu’un souvenir à l’horizon. La plaine devient moins rocailleuse et s’étend petit à petit dans toutes les directions, le sol devient poussiéreux et l’herbe s’assèche. Les signes de la présence humaine deviennent plus prononcés. D’abord, les longues lignes électriques qui s’étendent en ligne droite à perte de vue dans la plaine, avec leurs poteaux de bois aérien fixé à un poteau-support en béton enfoncé dans le sol. 

Le long de la route, nous croisons parfois quelques maisons de bois alignées, parfois un magasin et une station-essence, voire quelques yourtes qui font resto-route, et d’où les femmes sortent en faisant de grands gestes pour nous inciter à choisir leur « restaurant ». Une constante pourtant: les troupeaux, chèvres, moutons et chevaux, vaches plutôt que des yaks à cette altitude, et leurs éleveurs dont les yourtes sont  parfois aperçues. 



Le midi, ce sont les dunes de sables du mini-Gobi que nous retrouvons et découvrons pour le repas. Quelques dizaines de mètres de largeur pour ce désert en concentré, comme pour rappeler par contraste la force de la vie qui anime les steppes. Plus tard, nous croisons une ville, avec ses maisons de bois aux toits colorés côtoyant les yourtes. En fin de journée, les plaines se couvrent d’immenses champs, encore couverts, en ce début du mois de juin,  du chaume de l’été précédent, ou noirs de terre juste travaillée, et parfois visités par les troupeaux.



Les dunes du Mini-Gobi, mini-désert
 
Un désert en bordure de steppe
Pour notre dernier bivouac, nous installons le campement près de la réserve de Hustaï, paradis protégé où nous observons marmottes et chevaux de Prjevalski. Le soleil couchant teinte le ciel de notre repas d’une belle couleur orangée.
Les chevaux de Prjevalski, protégés et revenus à l'état sauvage: défense d'approcher

Le lendemain, nous rejoignons Oulan-Bator. Après la steppe des jours précédents, le monde semble sens dessus-dessous. En bordure de la capitale, beaucoup de maisons de bois aux toits colorés, entourées de palissades de bois comme dans les autres villes que nous avons croisées. Mais Oulan-Bator est bien plus grande, une ville de contrastes. On y trouve aussi des immeubles, souvent délabrés, surtout en périphérie, et beaucoup de terrains vagues. C’est au centre ville qu’une modernité galopante nous rattrape. Le bonheur d’une vraie douche chaude à l’hôtel, et le restaurant et ses spécialités de beignets de mouton. La ville est envahie par la foule: c’est jour férié, la fête de la femme et des enfants. Les rues et les places sont noires de monde.


Dans Oulan-Bator
En début d’après-midi, visite du musée d’histoire mongole, qui nous rappelle que l’empire mongol s’est étendu très loin grâce à Genghis Khan, « l’homme du millénaire », et un héros du pays. Après quelques slaloms dans les bouchons, c’est l’occasion d’une courte pause souvenirs, avant d’assister à un spectacle de chants et danses folkloriques. Costumes et chants sont magnifiques, étonnants, inattendus, venus de très loin et ancrés dans ce mode de vie que nous avons touché du doigt l’espace de quelques jours. Les habits rivalisent de couleurs. Comme les temples, ils animent et révèlent la joie d’un peuple dans un monde presque monochrome. 
 




Après un resto barbecue, nous finissons la soirée et le séjour par un karaoké privatisé, avec Yerrult, le directeur de l’agence qui est venu nous rejoindre, Ash notre traducteur, et nos deux chauffeurs. Là, dans cette petite pièce rien que pour nous, les chants et les cœurs s’entrelacent pour quelques moments de bonheur partagés.
Karaoké privé

Le lendemain, après une nuit courte et un réveil précipité, nous retrouvons l'aéroport. Le vent semble entendre notre envie de rester encore un peu, clouant notre avion au sol pendant plus d'une heure avant de se résoudre à nous laisser décoller. 

C'est ainsi que s'achève un voyage inoubliable, qui m'a laissé des souvenirs magiques et des rêves de liberté.
 

Retrouvez aussi tous mes articles sur la Mongolie ici.

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6 commentaires:

  1. Quel voyage !!! Merci de nous avoir fait partager ces beaux souvenirs au milieu des steppes et des chevaux. En tous cas ça donne envie d'y aller.

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  2. Incroyable ces étendues à perte de vue, c'est beau.

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    1. Et pourtant, mes photos ne rendent pas justice à ces paysages!

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  3. Après un tel voyage, j'imagine que l'on doit avoir le coeur serré de repartir !
    Merci d'avoir partagé tes aventures avec nous, un plaisir de découvrir la Mongolie au travers de tes articles :) .

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    1. Très difficile de partir en effet, comme à chaque voyage. Merci Amaya

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